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Lyme : Texte de Jeff Foster « Me rappelleras-tu mes propres enseignements ? »

Dans cet article, j'ai choisi de vous partager un texte de Jeff Foster sur la maladie de Lyme dont il est lui-même atteint.


Qui est Jeff Foster ?

Jeff Foster est diplômé en astrophysique de l'Université de Cambridge. Il s'est ensuite tourné vers une recherche plus spirituelle en quête de libération.


Il est aujourd'hui considéré comme un enseignant spirituel et a rédigé de nombreux ouvrages tel que : "L'acceptation profonde - Dire oui à la vie et ... se transformer", "Tu n'as jamais été brisé" , "Se reposer", etc...


Pour quelles raisons avoir choisi de partager ce texte ?

La première raison est que je trouve cet écrit poignant et d'une rare justesse, les mots posés sur les maux sont criants de vérité et raisonnent parfaitement avec la difficile réalité qu'une personne Lymée vit au quotidien.


La seconde raison est de montrer que l'on a beau être "spirituel.le","connecté.e" et que l'on peut souffrir d'une maladie chronique qui est physiquement insoutenable.


Il y a aujourd'hui un effet de "mode" dans le développement personnel à rechercher en permanence ce qui a été fait de mal, les blessures non guéries, comprendre la punition, une "mauvaise utilisation " de la loi de l'attraction, nous pouvons entendre même que la maladie a été demandée, je fais référence ici à ce que j'appelle la spiritualité TOXIQUE.


Cette spiritualité qui consiste à croire que tout vient uniquement de vous, de votre énergie, de vos mauvaises pensées, de votre mauvaise vibration, de vos mauvaises actions, de votre alimentation qui n'a pas un taux vibratoire suffisant et bien d'autres choses.

Tout cela est FAUX et doublement toxique.


Oui, déceler divers déséquilibres énergétiques peut s'avérer nécessaire, oui travailler un trauma lorsque vous êtes prêt.e.s est positif, oui prendre soin de soi et de ses pensées peut aider mais attention à ne pas tomber dans une fausse positivité. Accepter ses sentiments et émotions telle qu'ils sont est bien plus positif que faire semblant d'aller bien.

Retenons que la maladie de Lyme suffit à elle seule à faire souffrir et qu'elle n'est PAS une punition. 

Texte de Jeff Foster atteint de la maladie de Lyme.

Traduit par Lou Anne


ME RAPPELLERAS-TU MES PROPRES ENSEIGNEMENTS ?


« J’ai la maladie de Lyme.

Apparemment, je l’ai eue depuis des années.

Maintenant, elle est entrée dans mon cerveau.

Cela cause – entre autres – un brouillard cérébral extrême, une perte de mémoire,

une incapacité à penser clairement, ou même de parvenir à un basique sentiment de

rationalité.

Dans le pire des cas, c’est comme être perdu dans un brouillard et une fumée noirs

et épaisse, incapable de parler, incapable d’accéder au temps linéaire d’une

quelconque façon, incapable de contacter le monde extérieur, incapable de me

souvenir où je suis, comment je suis arrivé là, quelle heure il est, ou si quoi que ce

soit est vraiment réel.

Un état de confusion totale, de détachement, un genre de limbes et d’enfer de

démence.

Souvent attristé.

C’est comme couler.

Comme ce qui est arrivé à mon père, il y a quelques petites années seulement.

C’est putain d’effrayant. Et j’ai expérimenté bien des états terrifiants dans ma vie.

Mais là, il faut le faire, comme on dit.

Je vais l’admettre, j’ai été au bord du suicide bien des fois au cours des 9 derniers

mois à cause de ces symptômes horribles.

Cette maladie m’a poussé au bord de la falaise.

Physiquement, psychologiquement.

M’a emmené à la frontière de mes capacités.

M’a montré mes limites, a brisé mon orgueil.

M’a pris par surprise.

M’a amené à mes putains de genoux.

A ouvert mon cœur dans une compassion totale pour quiconque sur la planète

souffrant d’une maladie chronique.

Quiconque n’ayant pas été cru, qu’on a poussé à douter de sa perception, à qui on a

dit que c’était « juste dans la tête ».

Quiconque souffrant, tout court.

Je pensais que j’étais fort.

Je suis passé par tant de choses dans ma vie et j’ai toujours trouvé la force de

continuer.

(Peut-être que je suis fort).

J’ai été très proche de mettre un terme à ma vie plusieurs fois au cours des 9

derniers mois.

Je dois dire la vérité.

Je dois exposer les faits.

J’ai été très proche de quitter le corps et retourner à la source.

Je peux l’admettre maintenant.

Oui, je peux l’admettre publiquement maintenant.

Il n’y a pas de honte à crier vers ton Dieu quand tu es sur la putain de croix.

Il n’y a pas de honte à désirer ardemment le paradis quand tu es dans un enfer sur

terre qui n’est pas de ton propre fait ou choix.

Quand la vie brise tout ce que tu as connu.

Être seul

Enfer, je suis toujours là.

Je ne joue pas la victime.

Je n’ai pas honte de ce voyage où je suis embarqué.

C’est le voyage humain, chaque seconde de celui-ci.

Je dois en parler ouvertement.

Je le crierai dans son entièreté sur les toits.

Je n’ai pas honte d’être malade.

Et je ne sais pas si je vais y arriver.

Je ne suis pas gêné par le non savoir.

Je ne suis pas Dieu, je ne suis pas omniscient.

Je suis un débutant.

Un nouveau né.

Je peux seulement faire un pas à la fois.

Je peux seulement vivre la vie moment par moment.

Je ne sais pas comment finira le film.

J’espère qu’il finira bien.

Je ne veux pas mourir.

J’aime tellement la vie.

Tellement.

Mais dans l’enfer de ces symptômes, la mort se fait ressentir comme un ami cher.

Une libération. Intime, chaude, invitante, si proche que je peux la toucher, la goûter,

la sentir.

Comme un bain chaud dans un matin glacé de décembre.

Comme se débarrasser de vêtements qui ne me vont plus.

Comme être appelé à la maison par ma mère divine.

Mais je veux vivre !

Je m’accroche à l’espoir que les traitements vont fonctionner.

Je suis inspiré par toutes vos histoires de guérison et rémission.

Je m’accroche à la promesse que le soulagement est en chemin.

Antibiotiques. Thérapie ozone. Venin d’abeille. Médecine des plantes. Medical

Medium. La résonance bio magnétique quelque chose. Les chambres hyperbares.

Rééducation neuronale. Régime paléo. Keto. Cru. Kambo. Jeûner à l’eau. Les ondes

scalaires. Lavements au café. Hyperthermie.

Et merde, j’essaierai tout.

Pendant que j’essaie d’embrasser là où je suis autant que je le peux.

Pendant que j’essaie d’être présent au corps d’aujourd’hui autant que je le peux.

Pendant que j’essaie d’être ici maintenant.

Autant que je le peux.

Pourtant parfois, je veux juste mourir.

Le « Fuck it » devient plus fort que le Namaste.

Oui, Jeff Foster – « enseignant spirituel », auteur de livres sur la Présence, celui qui

mène des ateliers sur guérir la honte, embrasser la joie et la douleur de la vie,

démanteler les histoires, mettre en lumière de majeures blessures, enquêter sur les

croyances qui amènent de la souffrance et du chagrin – il veut juste mourir parfois.

Au milieu de la démence de Lyme, toute ma sagesse devient de la merde.

Lymey shit.

Non. Attendez.

Je ne veux pas mourir. Je veux vivre.

J’ai toutes les raisons de vivre.

Toutes.

J’ai des amis qui m’aiment, des projets qui ont besoin d’être menés à bien, des

œuvres à réaliser dans le monde, tant d’aventures que je veux avoir.

Mais cette maladie me donne juste envie de partir parfois.

Fuck. Peut-être que c’est spirituel aussi.

De vouloir partir. De désirer le soulagement.

Et de dire la putain de vérité à ce propos !

La crue, désagréable, inconfortable, libératrice vérité.

Oui, peut-être que c’est spirituel aussi.

Peut-être que c’est spirituel, d’être un bazar cassé sur l’autel de la vie, d’embrasser

Thanatos et l’obscurité sauvage et indomptée et le « Lymey shit » de tout cela.

Certaines personnes m’ont dit que cette « maladie » n’était pas réelle et que tout

était dans ma tête. (Oh, je vois leur douleur, leur projection, leur propre peur. Je leur

pardonne maintenant. Un monde chaotique, « injuste », est la plus grande terreur de

l’esprit qui cherche une réponse).

Certaines personnes m’ont dit que c’est juste un traumatisme de l’enfance qui fait

surface, ma blessure d’abandon qui s’ouvre, tout ça n’étant que de l’émotion

réprimée que je n’ai jamais traitée. (Comment peuvent-ils en être certains, je leur

demande ? Comment peut-on jamais parler pour un autre ? Est-ce que les tiques

infectées ne reniflent que les corps avec de l’émotion réprimée ? Est-ce que les virus

ne sélectionnent que ceux qui ont une douleur réprimée et des problèmes d’estime

de soi ?)

Et ils disent, ah, tu dois être effrayé de l’obscurité que tu vas trouver si tu oses

regarder, et je leur dis, wow, tu ne me connais pas du tout mon ami, tu ne me

connais pas du tout.

Certaines personnes m’ont dit que j’invente mes symptômes, que j’exagère ma lutte,

que je cherche l’attention. Est-ce qu’ils n’exagèrent pas les leurs, bénis soient-ils,

dans ces moments-là, en cherchant de l’attention et en inventant des choses ?

J’ai vu des réactions conscientes et inconscientes à cette maladie.

J’ai fait l’objet de l’incrédulité, la remise en cause de ma perception, d’un véritable

abus et du plus fou des dénis spirituels.

Mais pour l’essentiel, j’ai reçu tant d’amour et de compassion, de la compréhension

et de la validation.

Tant de cadeaux inattendus. Tant de mots inspirants, des amis qui m’ont tenu, un

soutien inattendu qui a émergé, des liens qui se sont renforcés, des relations qui se

sont guéries.

(Oui, la guérison est possible, même quand on est malade !).

Mais je ne vais pas mentir.

C’est traumatisant bien sûr.

Être dans un corps et cerveau martyrisés par une ennuyeuse bactérie.

C’est terrifiant parfois.

Je n’ai jamais rien vécu de tel.

Parfois je pleure pour ce que j’ai perdu.

Parfois je rage auprès des cieux, me languissant de la vie -et des capacités- que

j’avais auparavant.

Pourquoi moi ?

Pourquoi maintenant ?

Pourquoi cela ?

J’ai été une bonne personne, je pense, j’espère.

Pourquoi cette souffrance terrible ?

Pourquoi cette maladie, toutes les maladies ?

Et pourquoi maintenant, à la fleur de ma vie ?

Quand j’étais si heureux et en bonne santé ?

Pourquoi cette maladie, pourquoi maintenant et...qu’est-ce que c’est que ça?!?

Ça n’a pas de sens.

Peut-être que ce n’est pas censé en avoir.

Je sais, je ne suis pas le seul à souffrir, à poser ces questions, à pester contre le

ciel, à être assis sur les ruines d’une vieille vie.

Des millions sont en train de souffrir autant que moi sur cette planète. Beaucoup bien

plus que moi.

Ils sont tous mon clan.

Ils peuvent tous s’asseoir avec moi à cette table.

Non, je ne le complais pas dans ma douleur.

Je ne joue pas la « victime ».

Je ne suis pas en demande d' »attention » quand je demande de l’aide.

Je ne suis pas « trop identifié » au corps-mental quand je me lamente.

Je suis humain et être humain est divin et cela je le sais plus clairement que je ne

connais mon propre souffle et je mourrai pour cette vérité.

Oui, je mourrai pour ces vérités :

Il n’y a pas de honte à être brisé.e, et le brisement n’est pas honteux.

Et il n’y a pas de honte à notre honte.

Et notre vulnérabilité est aussi puissante que notre pouvoir.

Et notre féminité est l’égale de notre masculinité et peut-être même plus grande car

nous sortons tous de la douceur.

Et la souffrance n’est pas une punition.

La tristesse n’est pas une crise.

La colère n’est pas « pas spirituelle ».

La peur n’est rien de moins qu’un enfant bien aimé de l’univers.

Et nous ne sommes pas faibles quand nous demandons de l’aide.

Et nous faisons toujours de notre mieux.

Je suis un être humain, qui a eu affaire à un jeu difficile, pour des raisons inconnues,

et c’est tout.

Certaines personnes disent que cette « épreuve » me rendra plus fort.

Certains disent que je suis en train d’ascensionner.

Certains disent que je vais accéder à une nouvelle dimension.

Certains disent que si je peux m’abandonner complètement au processus, tout va

guérir.

Mais je ne sais pas.

C’est la maladie de Lyme.

C’est un mystère à lui tout seul.

D’une petite morsure de tique infectée, la dévastation complète d’une vie.

Le corps qui essaie de survivre, faisant tout ce qu’il peut pour me maintenir en vie

maintenant.

Le cœur luttant pour pomper le sang jusqu’au cerveau.

Les systèmes immunitaire et nerveux constamment attaqués.

L’épuisement, le brouillard cérébral, les tremblements, la perte de mémoire,

l’essoufflement.

Et me voilà, observant tout cela, essayant de traiter tout cela, au milieu de tout cela,

ressentant tout cela, essayant de trouver du sens à quelque chose qui n’en a pas,

essayant de m’accrocher aux lueurs dans la nuit et le brouillard.

Essayant de rester en vie, essayant de m’accrocher, essayant de trouver de la

beauté dans la douleur.

Le désir de vivre, le désir de mourir.

La volonté de survivre, et l’épuisement qui veut dormir pour toujours et être libre de

la souffrance.

Me voilà, au milieu de la vie.

Ai-je d’intelligents enseignements spirituels à partager aujourd’hui ?

Quelque poésie évocatrice pour apporter de l’espoir au monde ?

Quelques mots canalisés, illuminés à propos de la béatitude et la joie et la pure

Conscience qui ne souffre jamais ?

Quoi que ce soit qui soit vaguement exaltant ou positif ?

Pas aujourd’hui.

Non, pas aujourd’hui.

Aujourd’hui, je souffre.

Aujourd’hui, je supplie pour la grâce.

Aujourd’hui, je contemple la fin.

C’est dur.

Laissez moi être cru et authentique avec le monde entier maintenant ;

Il n’y a rien à perdre, il n’y a jamais rien eu à perdre.

Si tu te débats, ami, si tu souffres, si tu te sens brisé aujourd’hui et te languis d’un

soulagement.

Tu n’es pas un raté, tu n’es pas sans valeur.

Tu ne joues pas la victime.

Tu n’es pas « non évolué » ou « non éveillé » (tu es la lumière, un point c’est tout).

Tu n’es pas trop identifié à ta souffrance.

Tu n’as pas manifesté cela.

La loi de l’Attraction ne te punirait jamais.

Tu n’as pas pêché.

Tu es aussi beau que tu l’as toujours été.

Peut-être encore plus dans ta transparence, ton authenticité, ton cœur à vif, en

désordre et douloureux en plein écran, et ton désir m’est cher, mon ami, et je

souhaite passer plus de temps avec toi.

Et donc. Et donc.

Me voilà.

Nous voilà.

T’assoiras-tu avec moi un moment et me tiendras tu la main ?

Me rappelleras-tu de continuer à respirer, de continuer à tenir bon, de continuer à me

souvenir qu’il y a des traitements, et que la guérison est possible, et beaucoup de

personnes vont en rémission, et je n’ai qu’à vivre un seul moment de tout ça de toute

façon ?

Me rappelleras-tu mes propres enseignements ?

Tiendras-tu bon quand j’oublie l’espoir ?

Me conduiras-tu à un rendez-vous chez le docteur ? Me feras-tu à manger quand je

suis trop faible pour sortir du lit ? Auras-tu de la patience quand je n’arrive pas à

sortir les bons mots de ma bouche ? Seras-tu un porte-parole pour moi ? Te battras-tu pour moi, comme je me suis battu pour toi ? Abattras-tu les portes pour moi,

quand je suis si confus que je ne peux pas parler pour moi, ou même savoir quelle

porte ouvrir ?

Est-ce que tu mettras tes propres opinions de côté, tu déposeras le terrible fardeau

du dogme, et tu écouteras ?

Comprendras-tu mon expérience sans projeter la tienne ?

M’aimeras-tu comme je t’ai aimé.e, ami.e ?

Me rencontreras-tu ici, dans la dévastation de l’ancien monde ? »


Jeff Foster, le 18 mai 2021




 

Elisa Vacquant,

Conseillère en naturopathie spécialisée en accompagnement de la maladie de Lyme des maladies chroniques

RDV en ligne ou à domicile (en Alsace)

Contact :

06 51 73 98 14

elisavqt.naturo@laposte.net


Cet article ne se substitue pas à une quelconque consultation : médicale ou en naturopathie.

La naturopathie ne se substitue à aucun traitement, aucune consultation médicale ou avec un spécialiste. La naturopathie est un complément à la médecine allopathique.

Le naturopathe ne pose pas de diagnostic et travaille en lien avec votre médecin

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